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- les pentures des portes

Les portes de N.D.de Paris sont décorées de pentures en fer forgé d’une exceptionnelle beauté. Les vantaux de la porte Ste Anne par exemple sont garnis d’admirables pentures, qui les recouvrent presque entièrement. Elles forment d’amples Arabesques fines et légères, des dessins de fleurs et de feuillages, et même des formes animales. Ce sont des témoins de 1er plan de l’art de la serrurerie aux (XIIème siècle) et au (XIIIème siècle). De plus, elles ressortent magnifiquement sur l’enduit dont on a recouvert les vantaux. De tout temps les Parisiens furent fascinés par ces merveilles en fer forgé, et bientôt des légendes se formèrent, l’une d’elles affirmait qu’elles étaient si belles qu’il n’était pas croyable qu’elles aient été exécutées par un simple forgeron.

* Légende "Il aurait vendu son âme au diable en échange de l’incomparable talent de transformer le fer en feuillages et brindilles, ce qui valut au forgeron le surnom de Biscornette.

En hommage au serrurier forgeron il y a une rue Biscornet à Paris, près de la Bastille.

* Légende "les pentures des portails auraient été forgées par le Diable lui même dans les forges de l’enfer".

Les pentures des 2 portes Nord et Sud du transept qui dataient du Moyen Age ont été remplacées au (XVIIIème siècle) par des pentures de style Gothique tel qu’on l’imaginait à l’époque. Quant au portail du Jugement, suite à l’intervention de Soufflot fin du (XVIIIème siècle), les portes en furent remplacées par 2 vantaux de bois adaptés aux nouvelles dimensions données à la porte à cette époque, et sculptés de 2 effigies grandeur nature du Christ et de la Vierge. Viollet le Duc déposa les portes de Soufflot et reconstitua le portail tel qu’il était au Moyen Age. Entre (1859) et (1867), le ferronnier d'art Pierre François Marie Boulanger effectua tous les travaux de serrurerie de la Sacristie, il restaura les portails latéraux et réalisa les merveilleuses pentures du portail du Jugement Dernier. Pour perpétuer le souvenir de ce travail remarquable et prouver que le diable n'y était pas intervenu, derrière chacune des pièces du milieu, il a gravé l'inscription suivante:

* "Ces ferrures ont été faites par Pierreu François Boulanger, serrurier, posées en Août (1867), Napoléon III régnant, E.Viollet-le-Duc, architecte de N.D.de Paris".

Les bandes de ces pentures ont une largeur de 16 à 18 centimètres, sur une épaisseur de 2 centimètres environ. Elles sont composées de plusieurs bandes réunies et soudées de distance en distance au moyen d’embrasses. Celles ci non seulement ajoutent une grande résistance à l’ensemble, mais permettent de recouvrir les soudures des branches recourbées.

- le Toit

Dans son testament, Maurice de Sully laissa la somme de 5.000 deniers pour le toit de la cathédrale, qui n’était recouvert que de matériaux temporaires jusqu’à sa mort en (†1196). Le toit est recouvert de 1.326 tuiles de plomb de 5 millimètres d’épaisseur. Chacune a 10 pieds du Roi de long sur 3 de large "1 pied du roi = 32,484 cm et une toise = 6 pieds-du-roi". Le poids total en est évalué à 210.000 kg, soit 210 tonnes.

- la Charpente

Sous le toit se trouve la charpente construite totalement en bois de chêne et non pas de Châtaignier comme on le pense souvent. La charpente actuelle date de l’époque de la construction de la cathédrale au début du (XIIIème siècle) on admet aussi (1220), Notre Dame ayant eu la chance de ne pas connaître d’incendie majeur depuis lors. Elle a donc près de (VIII siècles) d’âge. On l’appelle familièrement la "Forêt de Notre Dame". Ses dimensions sont de 120 mètres de longueur, 13 mètres de largeur dans la nef, 40 mètres de longueur dans le transept et 10 mètres de hauteur. Au total la charpente de bois a été constituée de 1.300 chênes, ce qui représente plus de 21 hectares de forêt.

Avec l’architecture Gothique, la construction des Ogives a nécessité des toitures à forte pente. Celles de N.D.de Paris sont de 55°. Au moment de l’édification de la charpente, les gros troncs se faisaient rares étant donnés les défrichements de l’époque. Les charpentiers ont ainsi dû utiliser des bois à section plus réduite et donc plus légers qui ont permis l’élévation des charpentes et l’accentuation de leur pente. Dans le choeur construit en 1er, il a existé une charpente antérieure avec des bois abattus vers (1160)-(1170). Cette 1ère charpente a disparu, mais certaines de ses poutres ont été réutilisées dans la 2ème charpente mise en place en (1220). A cette date en effet on a procédé au rehaussement du mur Gouttereau de 2m,70 dans le choeur, afin de le porter au même niveau que celui de la nef. Les fenêtres hautes ont également été agrandies.

- les Gargouilles

* On confond souvent chimères et gargouilles.

Les Gargouilles de Notre Dame sont célèbres. Elles ont été mises en place à l’extrémité des gouttières pour évacuer l’eau de pluie de la toiture et ne désignent que les extrémités des conduits d’écoulement des eaux. Comme elles dépassent dans le vide, les masses d’eau parfois impressionnantes des averses sont rejetées loin des murs de la cathédrale qui ainsi ne s’abîment pas. Elles ont souvent la forme d’animaux fantastiques, voire effrayants. Elles datent du Moyen Age. De fort belles gargouilles se trouvent notamment au niveau des grands arcs boutants du choeur. Le système d’écoulement des eaux du toit de l’abside se termine par une canalisation sur le sommet des arcs boutants puis par de longues gargouilles. Pour avoir une idée de leur utilité, il faut aller les voir fonctionner un jour de forte pluie sur Paris.

Au début de la construction de la cathédrale (XIIe siècle), l’eau des toits s’écoulait directement sur la voie publique grâce à la saillie donnée aux corniches. Lors de l’achèvement du choeur en (1190), il n’y avait pas de Chéneaux ni de Gargouilles. On construisit bientôt des chéneaux sur les toits de l’édifice, mais vers (1210) encore, les eaux des chéneaux s’écoulaient sur la saillie des Larmiers, au moyen de rigoles situées à intervalles réguliers. Les Gargouilles n’apparaissent que vers (1220), sur certaines parties de la cathédrale de Laon. Ces Gargouilles étaient larges, peu nombreuses, composées de 2 parties, l’inférieure formant rigole, l’autre la recouvrant.

Bientôt, les architectes du (XIIIème siècle) comprirent qu’il y avait de grands avantages à diviser les écoulements d’eau, et donc d’accroître le nombre des gargouilles. Cela, en effet, évitait les longues pentes dans les chéneaux et réduisait chacune des chutes à un plus mince filet d’eau ne pouvant nuire. On multiplia les gargouilles et on put les tailler plus fines, moins lourdes, plus élancées, plus longues dans le vide pour rejeter l’eau plus loin. Bientôt les sculpteurs firent de ces pierres saillantes un motif de décoration des édifices. Les gargouilles furent posées systématiquement sur les structures hautes de Notre Dame vers (1240).

Les calcaires du bassin de la Seine les liais se prêtaient à la sculpture de ces longs morceaux de pierre. Il fallait, en effet, une matière assez dure et assez résistante pour faire face à toutes les causes de destruction de causer leur ruine. Aussi est ce à Paris, ou d’autres contrées où l’on trouve des liais, que l’on peut actuellement admirer les plus beaux exemples de Gargouilles. D’ailleurs l’école de sculpture de Paris, au Moyen Age, avait sur celles des provinces voisines une supériorité incontestable, surtout en ce qui concerne la statuaire, la grande ville concentrant à la fois la matière 1ère idéale et les grands chantiers et donc les artisans expérimentés, propageant leur savoir fairepar le biais de leurs apprentis.

- les Chimères

Les Chimères par contre sont des statues Fantastiques et Diaboliques et souvent Grotesques. Elles n’ont qu’un effet décoratif. On les retrouve au haut de l’édifice au sommet de la façade, au niveau de la balustrade couronnant la galerie supérieure qui relie les 2 tours et qui se prolonge sur les 4 faces, la Galerie des chimères. Tous les angles de cette balustrade servent de support ou de perchoir à des Démons, Singe Pélicans Lutins et des OiseauxMoyen Age ils sont des ajouts incorporés par l’architecte Eugène Viollet le Duc.

Ces statues monumentales, étaient destinées à recréer l’atmosphère fantastique dans laquelle baignait le Moyen Age. Elles furent conçues par Viollet le Duc qui les dessina, s'inspirant des "caricatures d'Honoré Daumier", d'une édition illustrée de N.D.de Paris de (1844), et de ses illustrations des Voyages pitoresques et romantiques dans l’ancienne France et des obsessions du (XIXème siècle). La plus célébre est sans doute la "Stryge", esprit nosturne malfaisant semblable au vampire, redouté par les Romains, popularisé par le graveur Charles Meryon en publiant une célèbre gravure en (1850).

* "eugénisme, homophobie, physiognomonie et théorie de la dégénérescence, singes et hommes sauvages, crétin unicorne, figures de la propagande antisémite mythe du juif errant".

Les statues furent réalisées par les membres d’une équipe de 15 sculpteurs remarquables du (XIXème siècle), le principal étant Victor Pyanet rassemblés autour de Geoffroy Dechaume. A propos de ces statues, c'est pour se protéger des démons qu’il est chargé de sculpter que l’artiste médiéval les tourne en dérision selon l'historien d'art Michael Camille.

C'était là un pari bien audacieux de l’architecte. On ne peut nier que ce fut un grand succès. L’architecte restaurateur ne se bornait plus à restituer les sculptures détruites, mais montrait par là qu’il était aussi un brillant créateur, doué d’un génie inventif personnel. Aux adversaires du travail de Viollet le Duc qui dénoncent une sorte de contre façon, on répondra que de tout temps on a ajouté des décorations et ornements aux vieux édifices, et que les vitraux modernes qui ornent actuellement bien des sanctuaires Gothiques, y compris N.D.de Paris, sont la preuve que ce mouvement d’Embellissement continue. Notre Dame n’est pas un monument figé dans le passé, ni un musée, mais une cathédrale Vivante.

- la Flèche

La 1ère flèche fut construite au dessus de la croisée du transept au (XIIIème siècle), vraisemblablement entre (1220) et (1230). Des flèches aussi hautes souffrent du vent qui plie et affaiblit leurs structures, les solives se faussent, jusqu’à l’écroulement total. La flèche d’origine fut démontée en (1786), après plus de (V siècles) d’existence. La cathédrale resta sans flèche jusqu’à la restauration dirigée par Viollet le Duc et réalisée par les Ateliers Monduit au milieu du (XIXème siècle). Elle est en chêne recouvert de plomb et pèse 750 tonnes. Elle est gardée par les statues, réalisées en cuivre repoussé, des 12 apôtres, disposées en 4 rangées une à chacun des points cardinaux de 3 apôtres, ceux ci étant placés les uns en dessous des autres. Chaque groupe d’apôtres est précédé par un animal symbolisant l’un des 4 évangélistes. Le boeuf pour Luc, le lion pour Marc, l'aigle pour "Jean" et l’homme, ou l’ange pour "Mathieu".

Les statues sont l’oeuvre de Geoffroi Dechaume, et constituent un remarquable ensemble en pleine harmonie avec l’esprit du . Les apôtres sont tous tournés vers Paris, excepté l’un d’eux, St Thomas patron des architectes, lequel se retourne vers la flèche. Celui ci ressemble étrangement à Viollet le Duc, l’architecte de la flèche se retournant comme pour contempler une dernière fois son oeuvre. Enfin, il faut savoir que le Coq situé au sommet de la flèche contient 3 reliques, une petite parcelle de la Ste Couronne d’Épines, une relique de St Denis et une de Ste Geneviève. Ces reliques furent placées à cet endroit en (1935), au temps de monseigneur Verdier. LeCoq constitue ainsi une sorte de paratonnerre spirituel protégeant tous les fidèles qui oeuvrent et pratiquent selon la loi de Dieu, dans le cadre de la cathédrale.

- les Cloches

En (1769), la cathédrale comporte 8 cloches dans la tour Nord, 2 bourdons dans la tour Sud Emmanuel et Marie et 7 cloches dans la flèche. Les cloches sont descendues et fondues entre (1791) et (1792) pour fabriquer les canons dont a besoin l'armée Révolutionnaire. Seul le bourdon Emmanuel, a échappé à sa destruction, il a été replacé en (1802). Cette cloche est considérée comme l’une des plus belles en Europe et n’est sonnée qu’en de rares occasions, à Noël, à Pâques, à la Pentecôte ou encore pour la mort du Pape.

La grande cloche dont parle François Villon dans son Grand Testament, daté de (1461), avait été donnée en (1400) à la cathédrale par Jean de Montaigu, frère de l’évêque de Paris, qui l’avait baptisée Jacqueline, du nom de sa femme Jacqueline de La Grange. Jacqueline est refondue une 1er fois en (1680) puis une nouvelle fois en (1682 par Florentin Le Guay. Le parrain de la cloche fut le Roi Louis XIV et la marraine, son épouse Marie Thérèse d'Autriche. C’est pourquoi on lui donna le nom Emmanuel Louise Thérèse. Comme en atteste son inscription, une dernière refonte de la cloche est menée à bien en (1685) par les maîtres fondeurs Chapelle, Gillot et Moreau. Et tandis que Jacqueline ne pesait que 15 milliers de livres 7.500 kilogrammes, Emmanuel en pèse près du double, soit environ 13 tonnes, le battant à lui seul pesant 500> kilogrammes.

En (1792), le 2ème bourdon, appelé Marie et coulé en (1472) fut lui aussi détruit avec les cloches de la flèche et celles de la tour Nord. En (1856) 4 autres cloches, les Benjamines, sont installées. Elles ont accompagné la vie religieuse et patriotique parisienne pendant plus de (150) ans. Mais mal accordées et usées prématurément, elles ont été descendues en février (2012), pour être fondues. En effet, pour les (850) ans de la cathédrale, le recteur de la cathédrale a décidé de recréer la sonnerie de (1769).

Le Bourdon Marie n°2 accompagnera le gros bourdon dans la tour Sud, il pèsera plus de 6t,5. Les 8 autres cloches prendront place dans la tour Nord. La plus grosse pèsera 4 tonnes. Les cloches seront coulées chez Cornille-Havard, le 2ème Bourdon chez Eijsbouts, aux Pays-Bas, elles seront bénies le 2 Février (2013). La 1ère sonnerie se fera la Veille des Rameaux, fin Mars (2013).

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